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Les hommes qui pensent en rond ont les idées courbes.
22 mars 2008

Un début

J'ai aujourd'hui décidé de commencer un blog. Ma vie est à un tournant. J'ai 43 ans, je viens de me séparer de ma femme et par contrecoup de mes 3 enfants. Une jeune femme est dans ma vie, sans y être vraiment. Je reviendrai sur ce point plus tard, car il conditionne une bonne part de mon futur.

Pourquoi écrire un journal ? J'ai noté plusieurs fois que le fait d'exprimer mes sentiments ou mes opinions me permettait de les dépasser et de continuer à avancer. Jusqu'à maintenant, je le faisais directement aux personnes concernées, ce qui m'amenait à dire des choses qui n'étaient pas nécessairement définitives, mais que mon interlocuteur jugeait comme telles. Avec tous les risques de mauvaise interprétation que cela suppose, et il y en eût. Et j'ai besoin aujourd'hui de réfléchir à ce que je dois faire de cette vie, de toutes ces années qui me restent et pour lesquelles j'ai choisi de vivre ainsi.

Mais alors, pourquoi un blog et non pas un journal ? Parce que je ne suis pas seul dans ma situation et que je pense qu'il est possible que mon expérience serve à d'autres, et que l'expérience d'autres me serve. C'est un essai, je verrai bien.

Qu'était ma vie antérieure ? Certainement pas la vie de plénitude de Baudelaire. Je la qualifierai d'un mot, plate. Elle était plate comme le sont les plaines de la Beauce, qui s'étendent à l'infini sans espoir d'élévation. Je vivais à côté de ma femme, de mes enfants même. Je ne partageais rien, pris dans un réseau d'incommunicabilité, liée en grande partie à une carence affective. Affective ? Non, disons clairement le mot, sexuelle. Si ma femme et moi dormions encore ensemble, nous ne faisions plus que dormir. Le reste de notre vie au lit était passée à lire, assez rapidement et à nous dire "bonne nuit". Que de "bonne nuit" nous nous sommes dits, mais les "bonne nuit" ne remplissent pas les journées. Et d'absence de mot en absence de mot, nous nous sommes lentement éloignés, au point de ne plus pouvoir nous retrouver.

J'en pris conscience en décembre 2006, de façon totalement imprévisible. Je n'avais jusqu'alors aucune idée de séparation. Je vivais très mal, j'étais très malheureux, tendu et je ne comprenais pas pourquoi. J'ai un travail prenant, sur lequel j'avais mis toute mon énergie. Je suis directeur industriel. Tous ceux qui connaissent l'industrie savent que c'est une école de frustration. Les moments où tout fonctionne correctement sont rares et ne durent jamais longtemps. Qu'une machine tombe en panne, qu'une personne soit absente, et le fragile édifice qui permettait de sortir la production prévue s'écroule, obligeant à trouver en permanence des solutions. C'est un travail frustrant mais passionnant et j'aime réellement ça. Parce qu'au-delà de la technique, c'est un travail humain et que l'humain me fait vivre.

J'y ai inconsciemment reporté tous mes espoirs de réussite et j'y ai investi plus d'affectif que je ne l'aurais du. Les frustrations permanentes étaient donc particulièrement difficiles à vivre. A un moment, j'ai envisagé de changer d'emploi, ce qui impliquait un déménagement. Et ma femme m'a dit non. Je fus particulièrement heurté, de façon totalement hors de proportion avec le point en question. Et je me mis donc à réfléchir.

Mesdames, ne laissez jamais un homme dans la quarantaine réfléchir seul. Cela fait des dégâts. Tout ceci pour aboutir, plus d'un an plus tard, à la situation dans laquelle je suis.

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